Les amies prostituées

Voir aussi : En famille, Le père, La mère, Les femmes, Les amies prostituées

Les textes de cette page sont tous extraits du livre "Questions autour de l'homme réel" de François Ader

Une femme prostituée dont l'amitié compte

Pas pour rien, non plus, que je tiens à cette photographie en première communiante de la femme que j'aime. Et pas pour rien que je voudrais un jour, ici, pouvoir célébrer ce mystère avec une femme prostituée dont l'amitié compte pour moi et dont j'ai pu apprécier, au-delà de ce qu'il y a d'avide, et d'instable en elle, la sensibilité religieuse.

Une de ces rencontres avec une femme prostitué

C'est à propos de mes « bols d'air », ou plus exactement de la forme plus évoluée qu'ils avaient prise – et de l'une de ces rencontres avec une femme prostituée devant laquelle je n'avais pas eu peur, ou pas eu trop peur, et à qui j'avais parlé de moi-même avec vérité – c'est à ce propos que j'entendis pour la première fois, je crois, ces mots de mon analyste : « Vous êtes là… »

Des femmes parfois désintéressées

J'ai fait dans ce contexte la connaissance de femmes parfois désintéressées, capables de porter à quelqu'un d'autre une affectueuse attention, j'ai fait la connaissance, chaleureuse souvent, de leurs souffrances, de leurs difficultés. J'ai été l'objet de générosités touchantes. Sans être aucunement aveugle sur ce milieu, et ses avidités, j'y ai rencontré, vraiment, des êtres humains.

Donc, vous êtes prêtre. Qu'est-ce que c'est pour vous 

Nous nous étions très rarement « rencontrés », cette amie et moi. Un soir que nous venions de faire l'amour cette femme me dit : « Donc, vous êtes prêtre. Qu'est-ce que c'est pour vous ? » Je lui parlai de mon enfance, de mes problèmes d'âge mûr, de ma distance à l'égard de l'Église et de ses raideurs, de ma recherche personnelle. Et puis je me lançai à lui dire ce qu'était pour moi Jésus, ce que signifiait pour moi son humanité, ce qui me plaisait dans les Évangiles, ce que j'aimais dans l'Eucharistie… Le tout bien modestement exprimé, tant je sentais encore de décalage – à tort – entre ce langage et ma présence dans ce lit tout chaud de notre intimité physique. Elle m'interrompit alors avec conviction : « Mais vous y croyez, François, vous y croyez… ».

Prostituée, et femme honorable

Voir à travers la prostituée la possible femme honorable plus que de voir la femme sexuée dans la femme honorable. Celle-ci … symbolise trop avec ma Mère – avec la Mère – pour que je ne l'imagine pas comme possessive peut-être, et dévoreuse aussi. C'est sur la prostituée que je porte, en fait, un regard positif. Pas sur la femme normale.

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Les textes de cette page sont tous extraits du livre "Questions autour de l'homme réel" de François Ader